Témoignage de Maxime VANNIER(aujourd'hui Praticien Hypnose Holistique et Reiki) https://mvhypnosereiki.fr/
- a-msouffois
- 17 janv.
- 6 min de lecture

QUAND L'EPUISEMENT PROFESSIONNEL S'INVITE - DE LA CHUTE À LA RECONSTRUCTION
L'annonce :
"- Vous êtes stressé en ce moment? me dit mon dentiste -Non, pas plus que ça. Enfin, je ne crois pas. -Et au travail ça va ?” Le 29 septembre 2021, cette dernière phrase résonne dans ma tête comme un coup de gong assommant. Alors les larmes montent et tout devient comme une évidence. Cela fait plusieurs mois que je suis irritable, mon humeur est fluctuante. J’ai arrêté le sport, la musique, et tente de m’habituer aux horaires de travail en lien avec mon nouveau poste. Tout devient de plus en plus difficile, pénible, et la motivation est de moins en moins au rendez-vous. Je m’isole, et mon entourage me le fait remarquer depuis des mois. Voici comment tout s’est insidieusement installé.
Dans la même entreprise depuis 24 ans, j’ai exercé dans 3 services différents. Ma dernière expérience qui aura alors duré un peu plus de 2 ans m’aura menée au bout de ce chemin dans le médico-social. En effet, même si au cours de mon parcours professionnel, il y a eu des hauts et des bas, comme pour tout le monde il me semble, c’est bel et bien cette dernière expérience qui aura mis au grand jour les désaccords entre mes valeurs, et celles exigées par le poste et ses missions. J’avais d’ailleurs tenté, quelques mois auparavant de changer de poste (même direction), en postulant et en insistant pour être reçu. J’ai appris quelques temps après que quelqu’un avait été recruté alors que personne n’avait pris soin de me recevoir pour un entretien.
Ce fût, je pense, ce qui a terminé de me “détruire” et m’a clairement fait apparaitre ce manque de respect et de considération.
C’était après les congés d’été, je m’étais donc fait une raison. Il suffisait tout simplement de “serrer les dents” (ce qui m’a causé pas mal de soucis!), et d’aller bosser. Comme tout le monde en fait, il n’y a qu’à regarder autour de soi pour se rendre compte que nous sommes tous logés à la même enseigne. Voilà, je devais juste me résigner et aller travailler. Il a fallu que le corps s’exprime pour que je prenne conscience que ce qui était en train de se produire n’était acceptable ...
Au quotidien
De là je suis allé d’arrêt de travail pour maladie en en arrêt de travail. Malgré le fait d’être arrêté, ne plus aller sur mon lieu de travail tout est devenu très compliqué. C’est un peu comme si tout s’était écroulé et qu’il n’y avait devant moi, autour de moi qu’un énorme trou, un vide, le néant. Tout cela s’est bien sûr accompagné d’une grande fatigue, d’envie de rien, de perte d’appétit. Mes meilleurs amis du moment étaient mon lit, et mon canapé. les journées étaient vides de sens. Les médicaments étaient mon refuge; je ne pensais plus à rien.
Au fil des mois, grâce aux suivis psychologue, psychiatre, stabilisation la du traitement, l’accompagnement et les rencontres collectives organisées par les AS de la CARSAT, j’ai repris pied.
C’est également à ce moment là que j’ai eu connaissance de l’association les “Burn où t’es” qui m’a été indiquée par l’assistante sociale de la CARSAT.
Il me semble que le plus pesant à ce moment là, c’est la solitude immense qui prend toute la place. Seul avec soi-même, à culpabiliser, se détester, se dévaloriser, se je n’imaginais aucune issue possible. La rencontre avec l’association m’a permis d’échanger avec d’autres personnes et je me suis alors rendu compte que je n’étais pas le seul. Elles ressentaient cette même violence, ce même tourbillon. Elles avaient été confrontées, tout comme moi, à des manques de “bienveillance” répétés qui peuvent frôler le mépris. Oui, cette “BIENVEILLANCE” mise en avant dans toutes les bonnes entreprises ne souhaitant que le meilleur pour les salariés!
Parler de mon histoire, échanger, se renseigner aussi sur ce parcours lié à l’épuisement professionnel. A quel moment voir la médecine du travail? quelles sont les issues? comment procéder? par qui se faire aider? soutenir? accompagner? Tout ceci avec le temps m’a fait aller mieux.
Aujourd’hui je remercie sincèrement toutes ces personnes qui se sont présentées sur ce chemin, et ont contribué à ce que je me relève, petit à petit. Bien qu’ayant participé peu de fois aux rencontres, celles-ci m’ont permis à certains moments d’avancer, de cheminer. Je suis également parti en cure thermale 3 semaines, et cela m’a été vraiment bénéfique. C’est à ce moment que j’ai pu envisager de me détacher de certains traitements (en accord avec les médecin).
Rebondir
Près d’un an et demi après mon burn-out, j’ai entamé un bilan de compétences afin de voir comment rebondir . J’étais encore employé par l’entreprise avec laquelle j’étais sous contrat. Les premières étapes furent compliquées. Evoquer le travail, se rendre compte de toute cette fragilité que la situation a imposée à mon entourage, ma famille (à moi-même). C’était un peu comme se regarder dans le miroir, en face à face avec cette souffrance, à regretter ce chaos.
Alors je me suis accroché, j'ai eu la chance de profiter du soutien de mes proches et amis. Maintenant il fallait passer cette nouvelle étape et accepter de voir mes qualités !
Je n'osais même pas parler de ce que j'aurai pu aimer comme domaine d'activité tellement je pensais cela impossible pour quelqu'un qui n'était même pas encore "reconstruit". Reprendre confiance en soi était alors important à ce moment là.
Je pratique le reiki depuis quelques années (technique de soins énergétiques d’origine japonaise). C’est quelque chose que j’apprécie de faire, mais de là à en exercer une profession, cela parait tellement Alors je me suis accroché, j’ai eu la chance de profiter du soutien de mes proches, et amis. Maintenant il fallait passer cette nouvelle étape et accepter de voir mes qualités! Je n’osais même pas parler de ce que j’aurai pu aimer comme domaine d’activité tellement impossible lorsque l'on a été salarié toute sa vie.
Aujourd’hui...le bilan!
A l’heure actuelle, je suis encore en litige avec mon employeur suite à des désaccords sur le solde de tout compte. J’ai été licencié pour inaptitude suite aux rencontres avec le médecin du travail, et le sociopsychologue de la médecine du travail. J’aurai pu faire le choix aussi de demander une rupture conventionnelle, mais il me paraissait inenvisageable de m'engager dans une telle démarche.
Il était hors de question que mon licenciement ne soit pas acté comme INAPTITUDE . Les ruptures conventionnelles si souvent refusées paraissent pour certaines entreprises, dans ces circonstances, un bon moyen d’échapper aux radars de la médecine du travail. J’ai même pu lire dans certains comptes-rendus CSE que des ruptures conventionnelles ont été accordées afin de “permettre aux salariés de pouvoir partir vers d’autres projets professionnels”. Une belle manière d’ignorer le mal-être des salariés, et de communiquer en “bon sauveur”.
Mais ce sont bien les conduites et attitudes des uns et des autres, notamment des supérieurs qui ont menés à cette situation. Alors même si je n’ai engagé aucune démarche pour faire reconnaître une maladie professionnelle, il n’en reste pas moins que je SAIS, au fond de moi aujourd’hui j’ai été victime du fonctionnement qui m’a été imposé et du manque de considération. Il est important aussi de souligner qu’il n’est pas rare que ces comportements méprisants ou inadaptés venants de la part de la hiérarchie peuvent réactiver certaines fragilités propres à chacun dues à son parcours de vie. Ce qui induit que les effets, les causes, et conséquences d’un burn out peuvent être très différents d’un individu à l’autre.
Je suis installé depuis le er Octobre 2024 comme praticien en hypnose holistique et reiki. Je souhaite vraiment pouvoir exercer cette activité aussi longtemps que possible car l'aide que j'apporte est pour moi toujours un vrai bonheur.
J’apprécie également d’être mon propre patron, avec les contraintes et les risques que cela impose.
La formation que j’ai entrepris en hypnose a également contribué à ma reconstruction, en effet les soins pratiqués pendant la formation ont reconsolider mon estime et ma confiance.
Encore une dernière chose… Pour moi, cette reprise d’activité professionnelle n’est qu’un élément supplémentaire sur le chemin de la reconstruction. Il est parfois compliqué pour l’entourage, les proches, ou les amis, de comprendre que ce n’est pas l’étape ultime du bonheur retrouvé, mais juste une pierre à l’édifice.
Pour ma part, ma reconstruction est passée par une reconversion professionnelle, mais il existe autant de solutions qu’il y a d’individualités sur terre et ce n’est pas un fin en soi.
La leçon que j’ai pu en tirer est qu’il faut se faire confiance, garder la foi en soi, et rester fier de son parcours. Même s’il reste des moments difficiles, chacun peut trouver les moyens de se ressourcer. Traverser ce parcours en acceptant de s’accorder le temps nécessaire. respecter sa temporalité et saisir les mains tendues.
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